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Bodrum

Quelque part au sud d’une ligne qui coupe la mer Egée en son milieu, commence le royaume du soleil pur. Tous les voyageurs remarquent « cet ordinaire phénomène » cette lumière unique qui rend toute chose animée lumineuse et attirante.

- « Je me trouvais sur le rivage de la mer d’Archipel. Le soleil était tiède, l’air enchanteur comme une brise de paradis. Les choses étaient telles que nous les connaissons, mais imprégnées de gaité insouciante, elles rayonnaient d’un éclat apaisant. Une mer émeraude chuchotait doucement prés de la rive. Je vis de cette terre bénie, c’étaient les enfants du soleil. Leur visages calmes et joyeux semblaient illumines. Ils effacèrent de mon cœur toute trace de tristesse. »

Dostoïevski, le Songe de l’oncle.

C’était un matin tiède et parfumée. Les enfants nous amenèrent nous baigner sur une plage brulante ou la mer était d’un bleu surprenante. Pois nous escaladâmes la colline, nous nous allongeâmes sous un large olivier dans un champ d’amandiers. L’odeur du thym écrasée par les sabots des moutons flottait sur ces collines ivres de soleil. Au village a chaque porte, de merveilleux vieillards tout ridés nous bénissaient et nous invitaient a entrer boire un verre. »

Lawrence Durrell,Spirit of Place

Enfin Cevat Sakir qui devait devenir le grand conteur de la littérature turque sous le nom du « Pécheur d’Halicarnasse » se rappelle dans ses mémoires : A un tournant de la route la mer « s’ouvrit sur l’horizon sans prévenir, telle une vaste infinité bleue et grondante« La mer était partout dans la ville ou « elle s’infiltrait a travers allées et patios avec un miroitement de lumière elles « étincelait, avait une intensité inouïe emplie de langueur,de beauté et de terreur »